Quand il s’agit de tee-shirts, on se rend rapidement compte qu’il est facile de se faire avoir par les campagnes de communication des grandes marques qui s’affichent toujours plus vertes.
Nous avons été les premiers surpris en découvrant l’envers du décors et l’ampleur de ce que l’on appelle le « Greenwashing« .
Ce qu’il faut savoir sur le BCI, un bon exemple de Greenwashing…
Pour n’en citer qu’un, prenons un exemple édifiant de Greenwashing : l’appellation BCI “Better Cotton Initiative”.
De plus en plus de grandes marques affichent fièrement utiliser du coton qualifié BCI.
Un vêtement BCI est supposé garantir l’utilisation d’un coton labélisé plus respectueux de l’environnement et des conditions humaines de production.
Jusqu’à là, tout va bien, cela semble plutôt sympa ce coton BCI.
Lorsque l’on regarde de plus près, on se rend compte par exemple que pour produire du coton BCI, l’agriculteur s’engage à suivre une formation visant à limiter l’utilisation de produits chimiques.
Cependant, il n’existe aucune obligation de limitation effective des produits chimiques. Ainsi le coton BCI permet tout à fait l’utilisation des mêmes pesticides, herbicides, insecticides que le coton conventionnel. Certains de ces produits phytosanitaires sont d’ailleurs interdits en Europe pour leur dangerosité avérée aussi bien sur l’environnement que sur les humains exposés.
En passant, la culture du coton biologique étant soumise à de nombreuses normes et contrôles autrement plus stricts, sa production à dramatiquement diminué à la faveur du coton BCI, bien plus arrangeante. On note néanmoins que la culture du coton biologique fluctue et que des hausses de production ont été observé même après l’apparition du coton BCI. Le problème, c’est que le pourcentage du coton biologique sur le marché reste cependant ridicule en comparaison au coton conventionnel et au coton BCI…
Côté écologie, on constate donc que le coton BCI fièrement mis en avant est encore à des années lumières du coton biologique !
Mais alors, qu’en est-il du côté éthique ? Est-ce-que la production du coton BCI valorise l’humain ?
Et bien là encore, quand on regarde en détail, on constate que les engagements sont très superficiels. A titre d’exemple, les femmes ne sont pas autorisées à manipuler les produits chimiques et il est simplement recommandé à un cultivateur de coton BCI de porter des gants, des lunettes et de se couvrir le visage lors de l’utilisation de produits chimiques. N’imaginez pas qu’il s’agit d’équipement de protection spécifique suffisant (en général, un simple tissu est utilisé pour se couvrir le visage).
Enfin la cerise sur le gâteau : le système de balance des masses.
Le coton BCI est produit par un agriculteur ayant donc suivi les recommandations BCI. Celui-ci vend ainsi du coton BCI. Lorsque ce coton est acheté par une entreprise de filature pour transformer la matière première en fils, le coton BCI est mélangé aux coton conventionnels. Ça vous paraît absurde ? Nous aussi !
Le principe de la balance de masse fonctionne pourtant ainsi. L’usine de filature achète un certain montant de coton BCI, disons 100 tonnes. Une fois acquis, ce coton se transforme en unités fictives : 100 unités BCI. Et l’usine de filature s’engage à transformer ces 100 unités BCI en fil BCI. Dans le processus, la matière première a été transformé en unité fictive et par ce tour de passe-passe, l’usine de filature peut tout à fait produire des fils “certifiés” BCI avec du coton conventionnel. En somme la seule obligation est qu’ils ne peuvent pas “certifiés” plus de fils BCI que ce qu’ils ont acheté en coton BCI.
Pour parler concrètement, lorsqu’on achète un t-shirt où figure fièrement le logo BCI, celui-ci peut ne pas contenir du tout de coton BCI et être fait à partir de coton 100% conventionnel.
C’est bien beau tout ça mais personnellement je n’ai pas le temps, ni l’envie de me renseigner des heures dès que je vois une certification ou un label. Comment faire ?
Pour embellir ce tableau plutôt sombre, rassurez-vous, il existe tout de même des labels gages de qualité. Tout n’est pas que Greenwashing !
Le Label GOTS en est un bel exemple (lire l’article ici).